A la lecture du livre de Maurice Druon [1], Alexandre le Dieu [2], j’ai été particulièrement intéressé par les notes de l’auteur en fin d’ouvrage. Je reproduis intégralement l’une d’elle, après avoir vérifié ses dires en comparant les représentations du pape et du pharaon.
" Le cérémonial du sacre pharaonique s’est transmis presque intégralement jusqu’à nos jours, et même certains objets qui servaient au couronnement du roi d’Egypte continuent d’être rituellement utilisés.
" La "sedia gestatoria" sur laquelle le pape est porté en procession solennelle reproduit exactement la forme du siège de procession des pharaons qui d’ailleurs s’appelait un sed.
" Les grands éventails de plumes d’autruche agités devant le souverain pontife et dans une région où ni l’excès de la chaleur, ni l’abondance des insectes n’imposent un tel usage, sont pareils à ceux dont on éventait les souverains d’Egypte.
" La tiare pontificale elle-même reproduit la forme d’une des coiffures sacerdotales du pharaon.
" Il est même à noter que la tiare papale jusqu’au début du XIVe siècle n’était décorée que de la double couronne ; ce fut seulement Jean XXII, pape fort versé en magie et en science initiatique qui ajouta à l’emblème le troisième règne.
" Les ornements pectoraux des princes de l’Eglise sont également des survivances de l’Antiquité Egyptienne.
" Les sacres des souverains temporels n’ont pas conservé avec moins de fidélité les rites magiques égyptiens.
" Les rois de France jusqu’au siècle dernier ont été couronnés selon un cérémonial pharaonique, et dans le couronnement de l’actuelle reine d’Angleterre, dont la télévision et le cinéma ont porté les images dans le monde entier, on pouvait reconnaître de nombreux gestes et éléments de liturgie qui ont servi déjà pour Touth-Ank-Amon et pour Ramsès II. ".
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Le monde est étrange, vous ne trouvez pas ?