Parapsychologie : n. f. Etude des phénomènes paranormaux ayant une origine psychique, ou jugés comme tels. [Le Petit Larousse]
Paranormal : adj. et n.m. Se dit de certains phénomènes, d’existence établie ou non, dont le mécanisme et les causes, inexpliquées dans l’état actuel de la connaissance, seraient imputables à des forces de nature inconnue, d’origine notamment psychique (perception extrasensorielle, psychokinèse, etc). [Le Petit Larousse]
En introduction
Si on s’en tient à la stricte définition du Petit Larousse, la science est un ensemble cohérent de connaissances relatives à certaines catégories de faits, d’objets ou de phénomènes obéissant à des lois et vérifiées par les méthodes expérimentales. Sous cet angle, il est très difficile, voire inconscient de faire rentrer la parapsychologie dans le domaine des sciences. Doit-elle en être exclue d’office ? Dans la mesure où des chercheurs – Yves Lignon, CNRS, Toulouse, Institut Métapsychique International, Paris, l’Ifres, Paris etc- essayent d’appliquer des méthodologies, des protocoles rigoureux (qui peuvent être sujets à controverse) à ce domaine particulier, [*la réponse est non*].
Il faut insister sur le parcours difficile du chercheur – indépendamment du regard de collègues sceptiques, parfois plus de façade qu’autre chose- car la parapsychologie caractérise une région frontière aux contours mal définis, qui sépare les états psychologiques habituels des états pathologiques. Du fait de ses contours mal définies, elle peut être critiquée comme une pseudo-science fourre-tout, dénoncée ainsi par ceux et celles qui se réclament, parfois à tort, de la zététique (l’art du doute), tout comme elle peut faire le bonheur de ceux et celles qui préfèrent mettre en avant leurs convictions au détriment des faits et qui en général [*n’ont pas la patience requise pour se pencher sérieusement sur ce domaine*] – la conviction intérieure, assimilable à une sorte de foi s’empresse trop souvent et trop vite de prendre[* des faisceaux apparents de preuves pour des preuves absolues*] [On peut voir ou entendre n’importe quoi si l’on s’attend à voir des fantômes, in ’Le manuel des chasseurs de fantômes, Erick Fearson, Editions JC Lattès, 2008]. Il est à noter d’ailleurs que crédules absolus et sceptiques radicaux se ressemblent...comme des frères ennemis. A camper chacun sur leur position/conviction qu’ils jugent comme la bonne et indépassable, leurs points de vue sont difficilement pertinents pour la personne lambda qui n’a pas nécessairement de préjugés particuliers sur le monde métapsychique (terme qui a vieilli, au profit du mot paranormal) et qui se retrouve confrontée à l’irruption dans son quotidien de faits ’anormaux’, ’exceptionnels’.
Le domaine de la parapsychologie est en constante évolution, il y a des avancées, une masse de connaissances accumulées au fil des décennies indiscutable (on peut d’ailleurs déplorer que le ’grand public’ n’en tienne pas toujours compte, privilégiant souvent le sensationnel au sérieux). Il y a d’un côté les chercheurs et de l’autre côté les objets de recherches. Parfois le chercheur se définit lui-même comme l’objet de sa recherche. Il doit – exercice difficile, périlleux de façon générale mais encore plus dans le cas présent- faire fi de ses croyances spirituelles, religieuses, de ses opinions et essayer de s’en tenir aux faits. Quels peuvent être les faits : un objet qui se déplace, un bruit inexplicable, la sensation d’être suivi (on est ici dans le ressenti), la vue d’une silhouette ’immatérielle’ ? Qui sont les témoins des faits ? Sont-ils seuls ? En groupe ? Quel est le contexte ? Etant donné que les phénomènes observés peuvent être très divers, il semble en effet difficile de les faire rentrer dans une échelle graduée, car quel critère choisir : la rareté ? L’objectivité ? Objectivité définie par quoi ? Le nombre de témoins ? La quantité de dégâts matériels subis ? Etc. Tout cela est très complexe, ces questions sont intéressantes à creuser.
Définir une échelle d’intensité parapsychologique, car c’est bien de cela qu’il s’agit, semblait important. Il n’y a pas à ce jour, à notre connaissance, d’échelle permettant de mesurer à degrés divers un phénomène ’paranormal’. Ce qui est étonnant – à titre de comparaison, un domaine aussi décrié, si ce n’est plus, comme l’ufologie, a sa propre échelle – rencontre du 1er type/rencontre du 2ième type/rencontre du 3ième type. Une échelle de mesure d’un phénomène n’a pas pour but de convaincre les pro- ou les anti- de l’existence de ce phénomène. En effet, quelque soit le domaine étudié* on part du principe que le phénomène est bien présent – la difficulté ici est précisément de savoir l’interpréter (hallucination, phénomène objectif etc). Cette échelle, assez simple, à cinq degrés (mais au fil du temps il faut l’améliorer, naturellement, sachant qu’il est en effet très difficile de faire rentrer des phénomènes divers dans une échelle graduée, sur quels critères peut-on se baser : la rareté ? Le nombre de témoins ? Les dégâts occasionnés ?) doit être considérée pour sa valeur intrinsèque : elle mesure, quantifie à plusieurs strates, elle doit permettre au chercheur, mais aussi à n’importe quelle personne confrontée à des évènements inexplicables de pouvoir se repérer. Elle peut être utilisée [*pour définir si un lieu est concerné par un phénomène de nature éventuellement paranormale*]. Enfin, elle doit participer à un encadrement toujours plus rigoureux de l’ensemble des connaissances d’un domaine, ici, la parapsychologie.
* Il faut continuer, et c’est ce que font de nombreux chercheurs en francs-tireurs, d’intégrer la parapsychologie dans une perspective plus large, la relier aux autres sciences même si cette discipline n’est pas encore entièrement reconnue comme une science. Il ne faut pas hésiter à la comparer à d’autres domaines étudiés mais encore pleins de surprises et pointer du doigt les contradictions de ceux qui choisissent toujours le même cas pour conclure de façon générale ’que les fantômes n’existent pas’. Imaginez un peu un météorologue qui se rendrait au Kansas pour étudier les tornades, au mois de décembre, et qui fournirait un rapport triomphant en disant : ’’les tornades n’existent pas, je n’en ai pas vue’’. Ses collègues le prendraient pour un fou ou une personne de mauvaise foi– car il n’y a presque pas de tornades en hiver au Kansas. La question de la méthodologie se pose plus que jamais. Rajoutons que la tâche du chercheur en parapsychologie est encore plus ardue si on admet, comme l’écrivait Alexandre Dumas, que les fantômes ne se montrent qu’à ceux qui doivent les voir.
Voir l’Echelle métapsychique ___
Ce monde est étrange, vous ne trouvez pas ?