Projet 22

L’esprit de la matière

mercredi 29 octobre 2014, par Vahé Zar­tarian

Les physiciens à l’origine de la physique quantique étaient conscients que la théorie qu’ils développaient n’était pas juste une nouvelle mécanique censée rendre compte des mouvements de la matière au niveau atomique et subatomique. Ils se sont vite aperçus que la physique quantique rompait radicalement avec les conceptions traditionnelles de la matière, et plus généralement de la réalité physique dans ses interactions avec l’observateur. Quelques uns ont même travaillé ouvertement à l’élaboration d’une véritable psychophysique, par exemple Wolfgang Pauli, John Wheeler, David Bohm... Si la nécessité d’établir un pont entre la matière et l’esprit était évidente à leurs yeux, leurs développements théoriques n’ont pas complètement abouti. L’échec de ces tentatives a conduit à deux types de dérives à propos de la physique quantique.

Du côté de la communauté scientifique, en synchronie avec le développement d’une société de plus en plus matérialiste, la question de l’esprit a été complètement évacuée. Dans ce contexte, la physique quantique ne doit servir qu’à faire des calculs pour résoudre des problèmes pratiques. Reste qu’un énorme pan de la réalité échappe aux scientifiques, malgré leurs prétentions à bâtir une théorie-de-tout : l’esprit conscient.

D’un autre côté, les spiritualistes, dans le sillage du New-Age, ont été prompts à s’emparer des étrangetés inexplicables de la physique quantique pour justifier toutes les bizarreries auxquelles ils veulent croire : de la parapsychologie aux guérisons spontanées, des synchronicités aux spiritualités orientales en passant par les OVNI et les crop-circles... Les propos abscons et les analogies passent pour des explications, mais ce n’est plus du tout de la science. Une remise à plat là aussi s’impose.

Mon initiation à la physique quantique remonte à la fin des années 70, lorsque je suis entré à l’école polytechnique. Comme tout le monde, je n’y ai rien compris et me suis borné à faire des calculs. Plus tard, j’ai cru que le réel voilé de Bernard d’Espagnat, le tao de la physique de Capra ou encore les ordres impliqué et expliqué de David Bohm apporteraient des éclaircissements. Ça n’a fait qu’embrouiller davantage les choses.

Un déclic s’est produit tout récemment lorsque j’ai réalisé que de nombreuses avancées théoriques et expérimentales ont eu lieu ces dernières années qui permettent d’envisager tout ça d’un œil neuf. Mais avant de sauter aux conclusions, et pour éviter de retomber dans les travers dénoncés plus haut, il faut commencer par reprendre les bases théoriques et expérimentales de la physique quantique. En insistant sur les expériences parce qu’on peut faire dire n’importe quoi à une théorie, même la mieux validée. C’est ainsi que débute ce livre, point de départ obligé pour comprendre la révolution que cette théorie nous oblige à accomplir dans notre vision du monde et notre manière de l’appréhender. À travers des phénomènes qui se révèlent alocaux, acausaux, indéterministes et sensibles aux intentions, voilà que la matière à son niveau le plus élémentaire se dématérialise pour tendre vers le psychique. Prolongements inattendus, des questions anciennes mais qui n’ont à ce jour pas reçu de réponses satisfaisantes sont reprises avec un regard neuf : la perception consciente, le passage de l’intention à l’action, l’évolution des espèces, le libre-arbitre, le temps...

Pour en savoir plus, le livre de Vahé Zartarian se trouve sur Amazon

Editeur : Le Temps Présent (31 août 2014)
ISBN-10 : 2351851773
ISBN-13 : 978-2351851777

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Le monde est étrange, vous ne trouvez pas ?

Voir en ligne : Site de Vahé Zartarian

1 Message

  • L’esprit de la matière 20 novembre 2014 00:11, par Neimad

    C’est un sacré enjeu que de vouloir parler à la fois des fondements de la matière, du passage de l’intention à l’action, de l’évolution des espèces, etc. pour reprendre vos termes. Y a-t-il une interprétation unique de la physique quantique ?

    Le fait de dire que l’observateur influence le résultat observé en physique quantique est d’autant plus surprenant que les probabilités de l’infiniment petit semblent disparaître dans les lois (et les limites) de la physique dans le monde où nous évoluons (je pense en particulier aux lois de la thermodynamique, à l’entropie et au refroidissement de l’Univers...). Je dis bien "semble"... B-)

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