Les services de renseignements russes.

mercredi 6 octobre 2010
par  syagrius
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Au cours de quatre décennies, 3 lettres ont fait trembler le monde occidental : KGB. Ce dernier est mort en même temps que l’URSS [le décret du 11 octobre 1991 le dissolvant]. De nos jours, ses activités ont été reprises par 3 services : Le FSB, le SVR et la FAPSI.

Pour être complète, cette étude portera aussi sur le service de renseignement militaire de l’armée russe ( le GRU). Ce dernier existe depuis plus de 70 ans et la disparition de l’URSS ne semble guère l’avoir affecté.

1. le F.S.B.

Le " Service fédéral de sécurité " a pour mission de lutter contre l’espionnage, la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et la subversion. D’ailleurs c’est lui qui dirige les opérations en Tchétchènie depuis janvier 2001 (puisque selon Moscou, il s’agit d’une " opération anti-terroriste " et non d’une guerre.).

Le FSB compte environ 76 000 collaborateurs et dispose de son propre système pénitentiaire (les goulags du KGB en légèrement plus humain).

Son quartier général est situé dans le mythique bâtiment du KGB (la " Loubyanka " pour les intimes) et abriterait 1500 personnes. A noter aussi que le FSB a légalement le droit de rentrer dans tout ordinateur russe, lire tous les e-mails de leur propriétaire, etc. (d’ailleurs les services anglais ont le même droit sur les sujets de sa Gracieuse Majesté, mais ils s’en vantent pas).

Le FSB est chroniquement accusé de collaborer avec la mafia et de traîner dans tous les scandales politiques russes. Toutefois, en matière de contre-espionnage, ce service n’a rien à envier au FBI et rends la vie dure aux " officiers traitants " en poste à Moscou.

LE FSB a aussi la charge des commandos anti-terroristes, dont le fameux " Commando Alpha " (sorte de super-GIGN). Lors de l’invasion de l’Afghanistan en 1979,ce charmant regroupement de 24 hommes sur-entrainés avait liquidé les 180 soldats protégeant le palais présidentiel …en ¼ d’heure (avant de liquider le gouvernement afghan). De nos jours, il lutterait principalement contre le terrorisme dans les grandes villes russes et ce sont les commandos " Zénith " et " Grom " (éclair) qui seraient chargé de "neutraliser" les islamistes opérants dans le Caucase (Tchétchènie, Daguestan, etc.).

2. le S.V.R.

Le " service de renseignement extérieurs " russe est l’émanation directe de la défunte 1re direction du KGB. Ses activités sont simples : 1) espionner les autres pays / 2) dérober leurs découvertes technologiques / 3) " rétablir le rôle de la Russie sur la scène internationale " [Primakov, ex-premier ministre dans une allocution en 1995]

Ses effectifs sont évalués à 15 000 collaborateurs environ et il peut compter sur la grande partie des réseaux d’espionnage que le KGB avait crée, ce qui fait de lui le MEILLEUR service au monde pour la collecte de renseignements d’origine humaine (que l’on distingue des renseignements d’origine électronique, domaine où les Américains sont leaders).

Le SVR est très actif dans les renseignements économiques, industriels et technologiques (le FBI le classe comme adversaire le plus redoutable, devant les Chinois et les Français.) et serait infiltré dans la majeure partie des industries d’armement américaine, française, allemande et anglaise [d’ailleurs, beaucoup de matériels récents utilisés par l’armée russe ressemble étrangement à des copies conformes de matériels occidentaux].

Il semblerait qu’il est utilisé l’exode massif des juifs russes en Israël après la chute de l’Union Soviétique pour implanter de nombreux agents dans les pays occidentaux - à un agent du SVR se fait passer pour un juif (avec la circoncision, le pauvre… lol), émigre en Israël et devient israélien. Par la suite, il part travaille dans l’industrie de son nouveau pays (dont le niveau technologique n’est plus à prouver) ou bosse à l’international … et qui irait soupçonner des ingénieurs ou cadres commerciaux israéliens d’être des espions russes ? si en plus, ils changent de nationalité ensuite….

La NSA estime qu’en 1997, le SVR avait récupéré (et dépassé depuis) les capacités de collection et d’analyse de l’ex-KGB, en terme qualitatif et quantitatif.

3. La F.A.P.S.I.

" l’agence fédérale pour les communications gouvernementales et l’information du Président de la Fédération de Russie " (quel nom !!!) est le dernier et le plus obscur rejeton de l’ex-KGB.

Son rôle est officiellement la sécurité informatique tant de l’Etat russe que des entreprises vitales pour le pays (armement, pétrole et gaz, etc.), ainsi que d’assurer la permanence des transmissions entre le Président russe et les forces nucléaires. Toutefois, on soupçonne la Fapsi d’avoir d’autres activités plus secrètes (cyber-guerre sur Internet, intrusions informatiques dans les entreprises occidentales, etc.).

4. Le G.R.U.

La " Direction principale du renseignement " fait partie de l’armée russe. Elle est donc chargée du renseignement militaire (logique), mais aussi des stations d’écoutes russes dans le monde entier (pas du tout logique, c’est le SVR qui devrait s’en charger…).

Historiquement, sa création remonte à celle de l’Armée Rouge en 1918 (sous le nom de " Direction du Renseignement " qui changera souvent ensuite), ce qui fait d’elle l’un des plus anciens services au monde.

Le GRU est divisé en plusieurs directions chacune spécialisée dans une zone géographique (Amérique, Europe, etc.) dont il étudie les capacités militaires. Il gère également l’emplois des Spetsnaz

[ - à commandos de choc capables des missions les plus diverses (sabotage, espionnage, guerre psychologique, terrorisme, etc.) et maîtrisant plusieurs langues étrangères pour mieux se fondre dans la population du pays visé, ces derniers sont actuellement le fer de lance de la guerre en Tchétchènie (après avoir été entraînés à l’invasion de l’Europe pendant des décennies).]

Sa sixième direction est responsable de la collection du renseignement électronique. Elle exploite une vingtaine de stations d’écoutes basés sur le territoire de la C.E.I et dans des pays " amis " (Cuba, Vietnam, Nicaragua, pays Baltes, Inde et Yémen). Ses stations transmettent leurs informations jusqu’à un centre d’exploitation de Naro-Fominsk au sud-est de Moscou dont les capacités d’analyse (ordinateurs qui cassent les codes, digèrent vos conversations avec des dicos de mots-clefs, etc.) ne sont pas connues [mais sans doute très élevées, sans toutefois dépasser celles de la NSA américaine]. Cette direction est en contact permanent avec les 3 autres services russes pré-cités.


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