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Total recall : mémoires programmées

vendredi 24 août 2012, par Neimad

Total recall : mémoires programmées est un film sorti dans les salles françaises le 15 août 2012, inspiré de la nouvelle éponyme de Philip K. Dick.

De nombreuses références sont faites au film Total Recall sortis en 1990 [1], dont celui-ci est un remake bien réalisé, même si le scénario est le même [2]. D’autres clins d’oeil concernent le film Blade Runner, inspiré du même auteur [3].

Le film met en scène, de manière tragique, plusieurs questionnements sur la portée des neurosciences, sur le sens de nos vies et sur la réalité de celles-ci :

  • Si les scientifiques étaient capables de nous programmer de faux souvenirs, garderions-nous la même personnalité ? Si même notre personnalité pouvait être modifiée, serait-ce toujours nous-mêmes ?
  • Nos souvenirs sont des reconstructions de notre cerveau, explique le vendeur de Recall. C’est aussi ce que dit la science aujourd’hui. Quid de la réalité de nos souvenirs ? Comment réagiriez-vous, si l’on vous disait que tout ce que vous connaissez de vous-mêmes et du monde alentours est une simulation sur ordinateur (comme dans Matrix), un souvenir implanté (comme dans Inception), que rien de tout cela n’existait pas il y a 6 semaines, il y a 48 heures, il y a 2 minutes ?
  • Quel est le sens de nos vies ? Quelles sont nos aspirations profondes ? A quelle vie rêvons-nous ? Quelle vie nous correspond vraiment ?

Dans le film, il y a toujours un ami, un conjoint, qui vous demande de revenir sur terre, d’oublier vos rêves, pour rester avec lui ou avec elle, dans le train-train quotidien [4], d’abandonner vos ambitions, de rentrer dans le moule de la société [5] car changer de vie, cela veut dire aussi - et les deux films le montrent - changer le monde.

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Le monde est étrange, vous ne trouvez pas ?

Notes

[1] La machine de Recall, la référence au voyage sur Mars, la grosse femme rousse qui attend au poste de contrôle, etc.

[2] A part quelques nuances : l’histoire se déroule sur Terre et non sur Mars, le vendeur de Recall dans le film de 2012 ne pose pas autant de questions au héros que dans la version de 1990 (sur le type de femme qu’il désire, etc.), le psychiatre est remplacé par le meilleur ami, la larme remplace la sueur, etc.

[3] La ville surpeuplée, la dernière scène sous la pluie…

[4] Qui n’est pas nécessairement celui de la sécurité mais celui des problèmes que vous connaissez déjà et qui sont, de ce fait, des problèmes que vous avez l’habitude de gérer et qui vous rassurent.

[5] La société capitaliste, la société de consommation…

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