Depuis une vingtaine d’années, des films de science-fiction – principalement américains – mettent en doute l’existence de la réalité telle que nous la percevons et interrogent la place de l’homme dans l’univers. Pour n’en citer que quelques-uns : Dark City, Pi, 23, Sphère, Matrix, X-Men, Dante 01, Solaris, Vanilla Sky (l’adaptation d’Ouvre les yeux en espagnol », Blade Runner, Total Recall, Minority Report et L’Agence (quatre films inspirés des romans ou nouvelles de Philip K. Dick) [1], Dune (inspiré du roman de Franck Herbert, L’Antre de la Folie (inspiré des écrits d’H.P. Lovecraft) [2], Southland Tales, Inception. Les séries ne sont pas en mal : X-Files, Lost, Les 4400, Heroes, Fringe...
Côté japanimation, on peut citer les plus classiques : Akira, Ghost in the Shell... mais d’autres mangas mériteraient d’être transformés en dessins-animés, tels que Miri Nikki qui raconte l’histoire d’un étudiant japonais qui revit sa propre vie avec le pouvoir de la changer...
L’utilisation de la science-fiction pour raconter ces histoires apparaît comme le moyen adéquat pour ne pas sombrer dans le fantastique, le merveilleux ou la folie. Dans ces histoires, en effet, il n’y a pas de Dieu, ce qui veut dire qu’il n’y a aucune sortie de secours, le héros ne reviendra pas à la vie normale, il ne s’éveillera d’un cauchemar pour revenir à sa vie d’avant. Le spectateur doit adhérer à l’univers du réalisateur s’il veut continuer à se projeter dans le héros du film et à avoir encore une emprise sur l’univers déformé qui l’entoure. Il doit faire un choix entre le héros et le décorum, entre la liberté et la solitude du héros, d’une part, et la douce et chaude illusion de l’autre…
Tous les spectateurs n’apprécient pas ce genre de film. Tous ne les comprennent pas. Il est vrai que ces films sont souvent graves. Le tragique n’admet pas le sens de l’humour.
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Il mondo è strano, non ti pare ?