Un été dans les années 2000. Un camping avec mon frère à la forêt de Brocéliande (forêt de Paimpont sur la carte), en Bretagne.
A minuit, nous décidons de faire une expédition dans la forêt à la recherche de la tombe de Merlin, indiquée sur notre plan. Nous allons bénéficier d’un bon éclairage car c’est la pleine lune ce soir-là. Nous partons en voiture.
Nous sommes obligés de nous arrêter une première fois devant une corde tendue au milieu de la route. Une grosse femme arrive, sortie d’on ne sait où, enlève la corde et nous continuons notre chemin.
Nous arrivons sur une petite place qui ne doit pas être loin de la tombe de Merlin. Nous pensons à descendre et à continuer à pied mais un chien arrive vers nous et sembler aboyer, mais aucun son de sort de sa bouche, s’étonne mon frère, beaucoup plus "rationnel" que moi. Il semble passer sous nos roues, nous avons peur de l’avoir écrasé, faisons demi tour et le revoilà ! Après plusieurs tours avec ce chien qui apparaît, disparaît, aboie sans aboyer... nous décidons courageusement de faire machine arrière et de rentrer nous coucher. La tombe de Merlin attendra bien demain matin !
Le lendemain matin, je me réveille avec la certitude que ce que nous avons vécu la veille s’inscrivait dans une légende... Nous reprenons la voiture en direction de la tombe de Merlin et sur la route, nous passons devant le château de Comper que nous n’avions pas vu la veille. Nous décidons de nous arrêter pour le visiter.
Ce jour-là, il y a une exposition sur les légendes arthuriennes, et là mon frère attire mon regard sur une illustration et sa légende : "A minuit, à la pleine lune, les chevaliers combattent les chiens de l’enfer devant la tombe de Merlin".
Nous allons ensuite à cette fameuse tombe, qui se trouvait à deux pas de l’endroit où nous avions rencontré le chien la veille...
La tombe de Merlin est un petit monument recouvert d’ex-voto, mais il ne faut peut-être pas se fier aux apparences...
Quelques années plus tard, je retourne à Brocéliande et à la "fontaine de jouvence" (la fontaine de Barenton sur la carte) réduite à un cours d’eau ridicule. Je suis tellement déçu que je décide bêtement de rouler des pierres dans le ruisseau pour faire barrage, une sorte d’acte destructeur. Je sens soudainement un regard dans mon dos. Derrière moi, une clôture qui longe le ruisseau, et derrière la clôture, trois énormes chiens noirs aux yeux injectés de sang qui me regardent, silencieusement. Je retire les pierres du ruisseau. Je m’en vais et ils s’en vont. Etrange, non ?
Il existe peut-être encore, dans ces forêts, les traces d’une magie ancienne derrière les restes extrêmement amoindris de Brocéliande...
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Le monde est étrange, vous ne trouvez pas ?
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