Paru en 2010, C’est une chose étrange à la fin que le monde, qui inverse superbement l’expression "fin du monde", est un livre de l’académicien Jean d’Ormesson (85 ans au moment de la sortie du livre). Agnostique, comme il l’explique dans la vidéo ci-dessous, il s’interroge sur le sens du monde et veut y croire. Il redresse dans ce livre le panorama de nos connaissances sur l’évolution de l’Univers (et de l’histoire) depuis l’origine de l’Univers jusqu’à aujourd’hui.
Loin d’être une interrogation philosophique abstraite ou une angoisse existentielle à l’approche de la mort, Jean d’Ormesson prévient que cette "stupeur" à l’égard du monde existait en lui depuis l’enfance :
Jean d’Ormesson : Parce que je ressens, depuis toujours, comme une stupeur d’exister. Déjà, lorsque j’étais enfant, je m’arrêtais parfois de jouer en me disant : « Mais qu’est-ce que je fais là ? »
Et puis, il y a cinq ans, un jour d’été, je me baignais dans la Méditerranée quand soudain, en sortant de l’eau, j’ai été envahi par un sentiment d’émerveillement, un vertige. Pourquoi le soleil ? Pourquoi la mer ? Pourquoi les rochers ? Dès lors, j’ai eu l’idée d’un roman qui traduirait cet étonnement d’être au monde.
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Cet étonnement est inhabituel chez un jeune enfant, elle ressemble à l’illumination (satori) que Philip K. Dick semblait avoir vécu à l’âge adulte, ainsi qu’aux propos étrangement philosophiques que tiennent certains enfants vers l’âge de 7-8 ans (l’âge de raison) et notamment les enfants qui disent se souvenir de leur ancienne vie... mais ceci est une autre histoire.
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Le monde est étrange, vous ne trouvez pas ?