Le fondateur
Le fondateur de la religion musulmane s’appelle Muhammad (ou Mohammed, Mahomet, en Français). Il est né vers 570 après J.C. Son père meurt peu avant sa naissance et sa mère meurt alors qu’il est âgé de 6 ans. Il est élevé par un oncle et il grandit à La Mecque (dans l’actuelle Arabie Saoudite). Il devient commerçant, comme beaucoup d’autres dans cette ville.
À l’âge de 25 ans, il épouse une riche veuve (Khadidja) qui est âgée, elle, de 40 ans. Après la mort de sa 1ère femme, il en épousera beaucoup d’autres et à sa propre mort, en juin 632, il laissera 9 veuves. Alors que beaucoup d’Arabes dans son entourage sont polythéistes, il croit en un Dieu unique, à l’instar des communautés chrétienne et juive présentes dans la région et qu’il côtoie. Il se retire souvent dans une grotte pour méditer.
Alors qu’il est âgé de 40 ans, il y reçoit une révélation. Il raconte que l’ange Gabriel lui est apparu, lui demandant de lire (ou de réciter) un texte, qui seront les premiers mots du Coran.
Dès qu’il recevait une révélation, il la mémorisait, d’abord, en présence de l’ange Jibrîl (Gabriel), puis il en faisait, tout de suite, part aux compagnons dont beaucoup se penchaient sur sa mémorisation. D’autant plus qu’il faisait appel à des scribes (29 compagnons s’était relayés sur cette tâche) pour leur dicter la nouvelle révélation. Il leur demandait, enfin, de lire ce qu’ils avaient noté, afin de corriger les fautes éventuelles de ces copistes.
Le Coran abonde en ce sens dans un bon nombre de sourates et la Sunna en fait de même dans la mesure ou de nombreux hadiths qualifient de ummi le fondateur de la religion musulmane, peut-être pour accentuer un peu plus le côté exceptionnel et prodigieux du texte coranique. C’est pourquoi on parle souvent de i‘jaz, mal traduit par "inimitabilité " lorsqu’on tente de définir le style coranique.
Dans Lisan Al-‘Arab et Tuhfat Al-‘Arus (les deux plus importants ouvrages encyclopédiques sur la langue arabe), nous apprenons que le terme ummi recouvre la notion d’analphabétisme et que les ummiyin ne s’apparentent pas aux gentils comme l’ont suggéré Weil et Blachère mais sont tout simplement des personnes qui ne savent ni lire ni écrire. Actuellement, c’est cette explication qui prévaut dans les sociétés arabes.
Dans le Coran, la sourate intitulée l’Araignée, par exemple, fait allusion à "l’analphabétisme" du Prophète de la manière suivante : "Pourtant naguère tu ne récitais le texte d’aucune Écriture, pas plus que tu n’en retraces de ta (main) droite : Et c’est cela qui fait douter les tenants du faux. " (XXIX, 48).
Très vite, Muhammad rencontre l’hostilité des Mecquois parce que sa doctrine va à contre-courant des pratiques de cette ville polythéiste. Alors, lui et ses fidèles partent en exil à Médine (à 350 km au sud). En quelques années, il en fera sa ville puis deviendra le chef de toute la région sud de la péninsule arabe. Son but sera de fédérer les tribus arabes et de les amener à reconnaître qu’il n’y a qu’un seul Dieu. Mais la Mecque lui reste hostile. Il fera donc beaucoup d’expéditions militaires contre elle avant de remporter sa soumission. Muhammad mourra à Médine à 62 ans et y sera enterré.
Le livre : arabe : القرآن ; al Qur’ān, « lecture »
Le Coran a été révélé sur une période allant de 610 à 632, soit sur une longue période de vingt trois années, en plusieurs fois et selon les circonstances et les évènements vécus par la communauté musulmane naissante. A chaque révélation d’un ou de plusieurs versets, le Prophète demandait à ses scribes (la Sunna nous en cite quarante) de porter la parole divine à l’écrit.
Muhammad n’a fait que réciter les mots qu’il recevait (Coran signifie « Lecture » ou « récitation » en Arabe) et ses plus proches disciples en ont fait autant. Ainsi le coran est la somme des vérités révélées au prophète Mahomet à la Mecque et à Médine de 610 à 632, date de sa mort. C’est le 3e calife, Huthman qui a fait établir la version canonique du Coran, vers l’an 650. Les 6 copies que le calife a fait faire classaient déjà les 114 sourates non par ordre de révélation mais par taille : de la plus longue à la plus courte (sauf la première). Après la décapitation d’Hussein, le fils d’Ali, à la bataille de Kerbala en 680, les chiites ont également adopté cette version canonique du Coran, même si elle a été établie par le calife descendant d’Abou Bakr et donc de la branche sunnite de l’Islam. Puis ,alors que Damas et non plus Médine est devenue la capitale de Islam sous les Ommeyyades (661-750), le grand Abd Al Malik (647-705) a fait ajouter les consonnes et la ponctuation dans cette « vulgate d’Huthman » et comme Huthman, il fait envoyer cette version du Coran aux quatre coins de l’Empire. Depuis, c’est cette version du Coran que tous les musulmans du monde récitent.
Cependant l’existence de vieux manuscrits, comme le manuscrit arabe 328 conservé à la BNF à Paris ou la redécouverte en 2007 des quelque 9 000 photographies de très anciennes versions du Coran prises par un orientaliste allemand en 1934 (on les croyait détruites pendant la guerre avec l’Académie des Sciences bavaroises mais elles ont été retrouvées et sont désormais étudiées par un groupe de recherche berlinois : le Corpus Coranicum) montrent que les premières versions du Coran différaient de la Vulgate d’Huthman, et que comme les autres textes saints, le Coran a une histoire.
Quelques sourates
**L’accouchement de Marie légitimé
Ainsi, dans la sourate de Marie (XIX, 24), Jésus, à peine né, s’adresse à sa mère pour la consoler. Au lieu de "Ne t’attriste pas ! Ton Seigneur a mis à tes pieds un ruisseau", texte habituel mais énigmatique, la lecture arabo-syriaque conduit à comprendre : "Ne t’attriste pas ! Ton Seigneur a rendu ton accouchement légitime." La naissance merveilleuse de Jésus du sein de Marie fécondée par l’Esprit Saint, conformément au dogme catholique, serait ainsi confirmée par le texte coranique.
**Reconnaissance de la Bible
Le musulman reconnaît la Bible comme Parole Sainte et inspirée de Dieu. Sourate 5, v.44-46 : « Nous avons descendu la Thora qui guide et qui éclaire ; c’est par elle que les prophètes rendent la justice aux Juifs... Nous poursuivons sur leurs traces en envoyant Jésus, fils de Marie, confirmant la Thora, venue avant lui. ». Jésus est appelé « Parole de Dieu », « Esprit de Dieu ». Le Coran dit qu’il a été rappelé à Dieu et redescendra à la fin des temps).
**Thora et Evangiles
Sourate 7:157
"ceux-là qui suivent le messager, le prophète gentil qu’ils trouvent en toutes lettres chez eux dans la Thora et dans l’ Evangile..."
**Le messager
Sourate 61:6
"Et quand Jésus fils de Marie dit :"O Enfants d’Israel, je suis vraiment un messager de Dieu à vous, confirmateur de ce qu’il y a devant moi de par la Thora, et annonciateur d’un messager à venir après moi, dont le nom sera ’le Très Glorieux’ (ou Ahmad)"
L’ordre de sourates : 114 Sourates
Les sourates (étym. "pan de mur, degré, étape ", cf. Lisân), forment chacune un fragment coranique indépendant. De la plus courte (3 versets) à la plus longue (286 versets), les 114 sourates du Coran sont présentées dans un ordre de longueur sensiblement décroissante et non dans l’ordre chronologique dans lequel Allah les aurait révélées à Mahomet. La toute première, appelée « l’Ouvrante », est cependant très courte ; elle se présente comme une invocation, c’est pourquoi elle est récitée lors des prières canoniques. À quelques exceptions près, les premières sourates correspondent à la période de La Mecque, tandis que les autres datent de la période de Médine.
Le Coran comprend un ensemble de cent quatorze sourates révélées les unes à la Mekke , les autres à Médine, quelques-unes au cours d’un déplacement ou d’une expédition. Dans le corps d’une sourate, les versets n’appartiennent pas toujours à un même lieu ou à un même moment d’inspiration. Certains versets révélés à la Mekke ont été déplacés par le Prophète et inclus dans l’une ou 1’autre des sourates révélées à Médine, et inversement. Ordre dit Chronologique :
96, 68, 73, 74, I, III, 81, 87, 92, 89, 93, 94, 103, 100, 108, 102, 107, 109, 105, 113, 114, 22, 53, 80, 97, 91, 85, 95, 106, 101, 75, 104, 77, 50, 90, 86, 54, 38, 7, 72, 36, 25, 35, 19, 20, 56, 26, 27, 28, 17, 84, 30, 29, 83, 2, 8, 3, 33, 60, 4, 99, 57, 47, 13, 55, 76, 65, 98, 59, 24, 22, 63, 58, 49, 66, 64, 61, 62, 48, 5, 9, 110.
Quelques remarques
L’équipe de projet22 a trouvé quelques singularités intéressantes :
Il y a 3 sourates qui sont particulières, leur ordre de Vulgate est le même que celui de leur révélations :
Sourate 38 : Sad
Sourate 71 : Noé
Sourate 82 : La Rupture
Il y a une particularité intéressante entre ses 3 sourates :
38 +(3x11) = 71
38 +(4x11) = 82
Donc 71+11=82
La somme de 38+71+82= 191
D’ailleurs si nous prenons le nombre de sourates :114 et nous le retirions à 191 :
191-114= 77 soit 11x7
Il semblerait que ses 3 sourates particulières ne sont pas du au hasard, elles sont liées par le chiffre 11.
Ainsi si c’est 3 Sourates dont leur ordre de vulgate est égal à leur ordre de révélation sont liées entre elles.
Vous pouvez voir le rapport mathématique entre l’ordre des révélation et l’ordre des sourates dans l’article suivant :Les relations mathématiques du Coran
Pourquoi trouvons nous un tel rapport ?
D’ailleurs la somme des Sourates de 1 à 114 est égal à 6555 Pour en savoir plus, rendez vous sur cet article
Ce qui est intéressant est que 6555+111=6666. Nous ne voyons aucun rapport avec des significations sur le 666, par contre ce qui est intéressant est le chiffre 111. La encore nous voyons le chiffre 11. Y aurait il un sens ou un lié mathématique ?
Des travaux sont en cours....
Conjecture
Plusieurs questions de posent :
1) Pourquoi personne ne parlent d’un tel agencement mathématique dans le Coran
2) Pourquoi un tel lien mathématique existe entre révélation et vulgate ?
D’autres interrogations surviennent :
1) Si un non musulman trouvait comme la découverte sera t elle perçue ?
2) Dans un premier temps à qui parler d’une telle règle mathématique au sein même de l’agencement des sourates ?
Bibliographie
J. CHELHOD , Les structures du sacré chez les Arabes , Paris , 1964
J. STARCKY4 , “Le nom divin El” , Antiquités Orientales , 1949.
Ibn Ishâq, La vie du prophète Muhammad, l’envoyé d’Allâh ; recension d’Abî Muhammad ‘Abd al-Malik Ibn Hishâm d’après Zayd Ibn ‘Abd Allâh al-Bakkâ’î d’après Muhammad Ibn ’Ishâq ; (trad. Abdurrahmân Badawî), Beyrouth, 2001
Ibn Hisham , La Sîra (trad. W. Atallah) , Paris , ed. Fayard , 2004 : résumé honnête et accessible d’un spécialiste de la question.
Mohammed ibn Abdallah , Le Coran (trad. Blachère) , Paris , 2001
Mohammed ibn Abdallah , Le Coran / texte , trad. française et comment... par le Cheikh Si Hamza Boubakeur ,... . - Paris : Fayard , 1985
Mohammed ibn Abdallah , "Le Coran , essai d’interprétation du Coran inimitable" traduction Sadok Mazigh, Paris 1985
A.-L. de Prémare , Aux origines du Coran. Questions d’hier , approches d’aujourd’hui , Paris , 2004.
G. Schoeler , Écrire et transmettre dans les débuts de l’islam , Paris , 2002.
Alfred-Louis de Prémare, Les fondations de l’islam : entre écriture et histoire, Paris, 2002
[/___/]
[/العالم الغريب، لا تظن/]