A. est un enfant de 9 ans. Il habite la Province, une petite commune du nom de Villeblevin. Il vit dans une famille athée de classe moyenne. Un soir qu’il aide sa nourrice à nettoyer l’école, il s’écarte du groupe, s’approche de la barrière et scrute les étoiles. Il ne s’est pas pourquoi, mais il est triste. Il pense à ses grands-parents, plus précisément à son grand-père, et se met à pleurer. C’était un jeudi.
Samedi soir, soit deux jours plus tard, ses parents lui apprennent que son grand-père est mort. Il avait eu des liens d’affection avec son grand-père (un retraité des chemins de fer, qui avait été résistant durant la guerre), bien-sûr, mais c’est sa sœur qui l’aimait le plus et qui en fut le plus touché. Pourtant, elle n’eut aucune prémonition.
Plus tard, j’apprends que le même enfant parlait la nuit avec sa sœur plus jeune de deux ans. Tandis qu’ils dormaient tous les deux, ils discutaient, comme le feraient des enfants éveillés, en se posant des questions et en répondant chacun. Ce sont leurs parents qui m’ont rapporté cela. La mère entendait leur discussion à l’heure où ils auraient dû dormir. Elle s’approchait pour les gronder, quand elle s’aperçut qu’ils dormaient réellement. Le phénomène s’est reproduit plusieurs fois.
J’ai su plus tard que le phénomène avait disparu avec l’âge, peu avant l’adolescence.