Esprit et concubin

dimanche 10 octobre 2010
par  Neimad
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Une jeune fille (25 ans) d’origine musulmane, très jolie et pleine d’humour. Malheureuse en amour, ses petits copains l’ont toujours quitté son raison. Elle a pourtant réussi à se marier. Mais son mari l’a un jour appelé, lui disant qu’il ne reviendra pas à la maison, qu’il ne savait pas pourquoi, mais qu’il ne la reverrait plus. Elle est allé consulter 5 soufis (ascètes de l’Islam), les uns après les autres. Chacun d’entre eux lui a dit la même chose : qu’elle était possédée par un djinn. Ce djinn lui donnait le pouvoir de clairvoyance, mais en échange, il était jaloux et s’arrangerait pour ruiner sa vie amoureuse. Elle me confirma qu’elle avait toujours eu des intuitions sur les individus qui s’étaient à chaque fois révélées exactes. Depuis, elle a commencé à lire le Coran et a décidé de devenir musulmane.

L’interprétation comme la réaction de cette jeune fille peuvent s’expliquer simplement, un appel au surnaturel pour expliquer le naturel qu’on ne comprend pas, et une forme de retour aux sources au niveau culturel. Elle était en effet très fière de son pays, de sa langue, de ses coutumes, par exemple de la danse du ventre qu’elle maîtrisait parfaitement (donnant des cours). Son niveau d’études est moyen. Elle travaille en intérim (en tant qu’opératrice de saisie dans des salons). Mais sa famille est d’un niveau intellectuel très élevé. Son frère est chercheur en physique quantique. Immigrée de seconde génération, si on peut dire, elle baigne donc dans une double culture : religieuse et scientifique, surnaturel et naturelle, presque. Elle semble relier les deux sans mal, être aller vers ce « syncrétisme » sans trop de difficulté.

Son cas, cependant, n’est pas celui d’une recherche spirituelle, mais la réaction à une série d’événements douloureux. Ces problèmes sociaux (relations instables) ont engendré une réaction elle-même sociale (retour à la culture de ses parents). Il est la preuve que le retour au religieux, peut être, aussi paradoxale que ça paraisse, une forme de « rationalisation » de la vie de tous les jours. Si croire au « surnaturel » peut calmer et rendre la vie supportable, alors qu’elle est concrètement incontrôlable, alors il y a quelque chose de psychologiquement bénéfique : un équilibre intérieur – à défaut d’une solution à son problème. On remarquera qu’elle n’a pas tenté de s’exorciser, ce dernier terme étant un peu trop religieux pour elle. Elle respecte en effet beaucoup les valeurs scientifiques et dit même avoir trouvé beaucoup de rationalité, de connaissances biologiques exactes par exemple, dans le Coran. Mais il est vrai aussi que ce livre a été écrit à une date postérieure par rapport aux Evangiles (et encore plus par rapport à l’Ancien Testament) et incluait les connaissances scientifiques de l’époque, donc plus avancées. On trouve une explication à tout – ou presque.

Il reste en effet un point litigieux, à tout niveau : pourquoi cinq soufis lui auraient-ils dit, tous sans qu’elle ne les ait influencés, sans qu’ils ne se connaissent, qu’elle était possédée par un djinn ? Peut-être parce que « djinn » veut dire « esprit » et que tout mal ou tout problème doit trouver sa cause – traditionnelle – dans le surnaturel, le divin ou le magique (de même que sa guérison).


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