Tables guématriques

lundi 3 décembre 2012
par  ianop
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Une table guématrique est un système de correspondances associant à chaque lettre d’un alphabet une valeur numérique. Nous utiliserons ici l’alphabet latin dont la particularité est le regroupement des caractères et non celui des sons (phonèmes). Les 26 caractères de l’alphabet latin (ainsi que leurs combinaisons) ont aujourd’hui une valeur d’universalité car il est possible de transcrire les caractères de n’importe quelle langue du monde en caractères latins (ex : le pinyin chinois). Ainsi, le "J" espagnol ou le "X" chinois, se prononçant différemment du "J" et du "X" français, se verront pourtant attribuer la même valeur numérique, en l’occurrence, "10" et "24". Ce qui semble importer est l’individualité structurelle de la lettre et non sa prononciation, les particularismes étant absorbés dans un ensemble immuable où lettre et numéro d’ordre se suffisent à eux-mêmes. Si ce n’était pas le cas, il faudrait changer d’alphabet dès que l’on change de langue.

Ex : la phrase suivante issue de la prétendue "langue des Anges" inventée par le célèbre occultiste John Dee est surtout remarquable par son écriture qui accorde aux lettres "Z" et "O" une place prépondérante :

Torzu gohe L zacar eca c noqod zamran micalzo od ozazm vrelp zir lo-lad.

et non par sa prononciation très imprécise.

La règle essentielle, pour fabriquer une table guématrique, est d’imaginer une suite de nombres tels que leur réduction modulo 9 (on divise par 9 et on prend le reste) donne toujours les valeurs propres à la correspondance 0 (dans l’alphabet latin) :

A = 1, B = 2, C = 3, D = 4, E = 5, F = 6, G = 7, H = 8, I = 9

J = 1, K = 2, L = 3, M = 4, N = 5, O = 6, P = 7, Q = 8, R = 9

S = 1, T = 2, U = 3, V = 4, W = 5, X = 6, Y = 7, Z = 8

Cette condition remplie, il est possible de construire des suites de nombres plus ou moins périodiques, le but recherché étant de créer de grands intervalles numériques générant des totaux toujours plus diversifiés, ce qui entraîne une réduction du champ lexical (la quantité de mots donnant la même valeur numérique est réduite). Or, l’hypothèse que nous formons est celle-ci : moins les listes comportent de mots, et plus ces mots sont susceptibles d’appartenir à une famille sémantique (c’est-à-dire qu’ils possèdent des liens analogiques). A la limite, on obtient des listes extrêmement réduites (moins de 5 mots) mais il est impossible d’avoir par un système additionnel une valeur unique pour chaque mot. Pour avoir ce résultat, il faut associer à chaque lettre de l’alphabet un nombre premier et faire le produit des valeurs composant un mot au lieu de leur somme. Le problème est que l’on est confronté à de trop grands nombres, sans compter que l’on déroge à la règle de réduction d’un nombre quelconque à un nombre compris entre 0 et 10.

Par exemple, dans une table de nombres premiers (A=2, B=3, C=5, D=7, E=11,…), le mot GUEMATRIE se chiffre :

GUEMATRIE = 17x73x11x43x2x71x61x23x11 = 1226554990826.

On peut être sûr qu’il s’agit du seul et unique nombre associé à "GUEMATRIE" (ainsi qu’à ses anagrammes, ex : EIRTAMEUG), seulement il est trop long. Le seul intérêt d’un tel procédé est qu’il est facile de reconstituer le mot originel (= GUEMATRIE) à partir de son chiffre, ses diviseurs étant tous des nombres premiers compris entre 1 et 103. C’est impossible avec le système additionnel puisque nous avons nécessairement plusieurs mots pour un seul chiffre. Un autre procédé est de chiffrer à vue les mots en juxtaposant les valeurs numériques associées aux lettres du mot. On utilise dans ce cas la correspondance 2 :

GUEMATRIE = 7 300 5 40 1 200 90 9 5. En resserrant nous obtenons : 730054012009095.

Là encore, le nombre est trop long et comporte systématiquement un grand nombre de zéros. Il n’est d’aucune utilité, par exemple, pour stocker des mots dans une mémoire informatique. Néanmoins cette méthode est la meilleure car elle permet la différenciation des anagrammes possibles.

On peut resserrer davantage l’expression numérique en ôtant les zéros, ce qui donne : 735412995. Un tel nombre a peu de chances de "porter" d’autres mots que "guématrie", tout au moins en français. A noter que l’on retrouve la correspondance 0 (A= 1, B=2, C=3,… J=1, K=2, L=3,… S=1, T=2, U=3, … Z=8). Pas d’addition, pas de produit, seulement une bijection entre les lettres et les chiffres de 1 à 9.

GUEMATRIE

735412995

Si notre hypothèse est fondée (= l’attraction sémantique est proportionnelle à la grandeur du nombre), la corrélation entre le mot et le nombre est d’autant plus forte que le nombre est grand. En ce sens, le nombre agirait plus comme une "fréquence porteuse" que comme une correspondance arbitraire. En d’autres termes, la structure des entiers serait isomorphe de la structure des mots.

[Si l’on désire aller au-delà du simple constat divertissant (n’oublions pas que notre culture occidentale moderne considère l’astrologie comme une superstition et non comme une technique), nous devons donner une base rationnelle à une forme d’investigation qui a toutes les apparences d’une pensée magique. La problématique pourrait être celle-ci : de même qu’il existe un "inconscient collectif" expliquant la symbolique des rêves et des contes de fées, existe-t-il un "attracteur sémantique" capable d’expliquer les coïncidences du langage, ce dernier étant compris comme une catégorie diffuse regroupant tout à la fois signes, caractères, chiffres, lettres et mots ?].

Les tables guématriques possibles sont en nombre infini. Celles que nous proposons (tout au moins à partir de la table 3) s’échappent du cadre traditionnel, essentiellement de raison périodique. Il nous a semblé que seule la non périodicité des intervalles pouvait garantir la diversité des résultats sur le long terme.

Table 1

A=1, B=2, C=3,… J=10, K=11, L=12,… S=19, T=20, U=21,… Z=26.

Table 2

A=1, B=2, C=3,… J=10, K=20, L=30,… S=100, T=200, U=300, … Z=800.

Dans cette catégorie (1 et 2) se rangent toutes les tables de raison périodique ou semi-périodique. A partir de maintenant (sauf la table 4) nous abordons la catégorie des tables de raison non périodique.

Table 3

A= 1, B=2, C=3,… J=100, K=110, L=300, M=130, N=500, O=150, P=700, Q=170, R=900, S=190, T=1100, U=210, V=1300, W=230, X=1500, Y=250, Z=1700.

Table 4

Table de raison périodique 100. Les conjonctions de "9" servent à éliminer un maximum de zéros dans les totaux.

A= 199, B=299, C=399,… J= 1099, K=1199, L=1299,… S=1999, T=2099, U=2199,… Z=2699.

Table 5

Combinaison de 3 et de 4.

A=199, B=299, C=399, … J=1099, K=1199, L=3099, M=1399, N=5099, 0=1599, P=7099, Q=1799, R=9099, S=1999, T=11099, U=2199, V=13099, W=2399, X=15099, Y=2599, Z=17099.

Table 6

Rythme binaire "99" / "999".

A=199, B=2999, C=399, D=4999, E=599, F=6999, G=799, H=8999, I=999, J=10999, K=1199, L=12999, M=1399, N=14999, O=1599, P=16999, Q=1799, R=18999, S=1999, T=20999, U=2199, V=22999, W=2399, X=24999, Y=2599, Z=26999.

Table 7

Combinaison de 5 et de 6.

A=199, B=2999, C=399, … J=10999, K=1199, L=30999, … S=1999, T=110999, U=2199, … Z=170999.

Table 8

Rythme ternaire "9" / "99" / "999". Augmente la diversité.

A=19, B=299, C=3999, D=49, E=599, F=6999, G=79, H=899, I=9999, J=109, K=1199, L=12999, M=139, N=1499, O=15999, P=169, Q=1799, R=18999, S=199, T=2099, U=21999, V=229, W=2399, X=24999, Y=259, Z=2699.

Table 9

Combinaison de 7 et de 8.

A=19, B=299, C=3999, D=49, E=599, F=6999, G=79, H=899, I=9999, J=109, K=1199, L=30999, M=139, N=5099, O=15999, P=709, Q=1799, R=90999, S=199, T=11099, U=21999, V=1309, W=2399, X=150999, Y=259, Z=17099.

Table 10

Table 9, rythme inversé.

A=1999, B=299, C=39, … J=10999, K=1199, L=309, … S=19999, T=11099, U=219, … Z=17099.

Table 11

Rythme quinaire 0-1-2-3-4. Probablement la plus "harmonieuse".

A=1, B=29, C=399, D=4999, E=59999, F=6, G=79, H=899, I=9999, J=19999, K=2, L=39, M=499, N=5999, O=69999, P=7, Q=89, R=999, S=1999, T=29999, U=3, V=49, W=599, X=6999, Y=79999, Z=8.

Table 12

Rythme 9-18-27-36-45-54-63-72-81.

A=19, B=218, C=327, D=436, E=545, F=654, G=763, H=872, I=981, J=109, K=1118, L=3027, M=1336, N=5045, O=1554, P=7063, Q=1772, R=9081, S=199, T=11018, U=2127, V=13036, W=2345, X=15054, Y=2563, Z=17072.



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Commentaires

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lundi 10 décembre 2012 à 16h24 - par  aeram

Excusez, mais vous ne donnez que le fondement du mode opératoire et non le concept présidant à ce mode. car en employant le terme théo, vous vous référez au divin. il convient donc de formuler le rapport entre la suite des nombres et la divinité, idem si’il s’agit de philosophie.

IL convient d’éclairer vos lecteurs sans qu’ils ne soient obligés de recourir à des définitions ou items qui ne recouvrent pas forcément et exactement les vôtres.

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lundi 10 décembre 2012 à 15h48 - par  ianop

Bon… C’est dans tous les livres traitant de numérologie. Ne vous perdez pas dans les détails.

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lundi 10 décembre 2012 à 09h20 - par  aeram

"réduction théosophique".

Et bien quels sont les fondements "théo ou "philo"de cette réduction, réputée par vous non mathématique.

Si cette réduction relève de ces fondements, comment vos résultats transcrivent cela ?

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dimanche 9 décembre 2012 à 12h08 - par  ianop

Eh bien le fondement réside dans le principe que tous les nombres, à partir de 10, sont considérés comme des répétitions n x 9 + N des 10 premiers nombres, N étant compris entre 0 et 9. En symbolique des nombres, on appelle cela "réduction théosophique".
En clair, seuls comptent les nombres à un seul chiffre (les dix premiers …). Il s’agit de philosophie du nombre et non de mathématique. Cependant les calculs du type modulo n sont courants en théorie des nombres (tests de primalité des grands entiers par ex).

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samedi 8 décembre 2012 à 16h20 - par  aeram

Il s’agit tout sim­plement du procédé tra­di­tionnel de réduction d’un
nombre quel­conque à un chiffre compris entre 1 et 9, utilisé par tous les numérologues.

Vous n’expliquez pas les fondements de ce choix dit traditionnel.

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samedi 8 décembre 2012 à 00h15 - par  ianop

Il s’agit tout simplement du procédé traditionnel de réduction d’un nombre quelconque à un chiffre compris entre 1 et 9, utilisé par tous les numérologues.

Ex : 153 = 1+5+3 = 9 (mathématiquement, 153 modulo 9).

Or (tout l’article porte là-dessus), l’alphabet utilisé n’est pas l’alphabet hébraïque, mais l’alphabet latin.

A = 1, B = 2, C = 3,… J = 1 (après réduction), K = 2, L = 3,… S = 1, T = 2, U = 3, … Z = 8.

Quelles que soient les tables utilisées, on doit toujours retrouver ces chiffres après réduction (si l’on s’en tient à l’alphabet latin). Mon article n’est peut-être pas assez explicite sur ce point. Cela me paraissait acquis pour les intéressés.
Je ne crois pas qu’il existe une correspondance unique à laquelle se référer nécessairement en guématrie. Cela marche avec tous les alphabets et on peut construire autant de tables que l’on veut.

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vendredi 7 décembre 2012 à 17h38 - par  aeram

"Le pro­blème est que l’on est confronté à de trop grands nombres, sans compter que l’on déroge à la règle de réduction d’un nombre quel­conque à un nombre compris entre 0 et 10."

Or, vous n’expliquez pas les tenants et aboutissants de cette règle. Et, en la plaquant sur des équivalences numérales, constituant un terme en langue française, alors que ces équivalences ne sont faites pour cela, vous vous engagez vers un cryptage sans raison d’être.

En reprenant votre terme : GUEMATRIE

ou, suivant l’usage en vigueur depuis le second siècle approximativement (lire ou relire : Histoire et art de l’écriture. C/O. Laffont)

G=3, E=5,M= 40, A=1, T=9, R= 200, I= 10, E= toujours 5.
3+5+40+1+200+10+5. La sonne est réductible.Dans quel but ?

Pour situer le nombre final entre deux états d’une chose quelque : l’un étant ce qui est potentiel en elle (la puissance par ex.) et l’ autre son état réel, palpable.

De là : 1 : ce qui est potentiel, 9 : la chose.

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