Née Augusta Ada King, comtesse de Lovelace, Ada s’est intéressée très tôt aux mathématiques et à la logique.
Ses travaux prennent toute leur importance lorsqu’elle collabore avec Charles Babbage, concepteur de la machine analytique,
un projet de calculateur mécanique capable d’effectuer des opérations complexes.

En traduisant un article du mathématicien italien Menabrea sur la machine analytique, Lovelace ajoute des notes
plus longues que le texte original.
Dans ces notes, elle détaille une méthode pour calculer les ’’nombres de Bernoulli’’ à l’aide de la machine.
Ce procédé est aujourd’hui reconnu comme le premier programme informatique.

Une approche conceptuelle inédite
Lovelace ne se limite pas à décrire des calculs.
Elle comprend que la machine de Babbage peut manipuler des symboles, des lettres ou des sons,
et qu’elle pourrait exécuter toute opération logique si elle était correctement programmée.
Cette vision dépasse de loin le cadre du calcul mécanique et annonce l’informatique moderne.

Une différence avec Blaise Pascal
Au XVII^e siècle, Blaise Pascal avait créé la ’’Pascaline’’, une machine effectuant des additions et des soustractions.
Lovelace, deux siècles plus tard, introduit une dimension conceptuelle : la séparation entre la machine et le programme,
entre le matériel et l’instruction.
Pascal construisait une machine pour calculer ; Lovelace conçoit un système capable d’exécuter des instructions logiques.

Héritage technique
Les idées d’Ada Lovelace ne furent pas exploitées de son vivant, mais elles ont profondément influencé
la pensée informatique du XX^e siècle.
Elles annoncent le principe du programme enregistré, développé plus tard par Alan Turing et John von Neumann.
Le langage de programmation ADA, utilisé dans des systèmes critiques, a été nommé en son honneur.