Un satellite de Saturne pourrait abriter la vie

dimanche 13 mars 2011

Encélade, un des satellites de Saturne, est dix fois plus chaud qu’on ne l’imaginait. On savait déjà depuis 2005 que cette lune abritait un océan sous une couche de glace d’une centaine de mètres et que l’attraction de Saturne créait des effets de marée qui faisaient exploser la surface dans des panaches de gaz. En 2009, la mission Cassini détecte la présence de sel dans les particules de glace. On savait aussi que la température pouvait monter en 190°C dans les fissures, preuve d’une activité volcanique à la surface de cette petite lune (environ 500 km de diamètre).

Dans une étude publiée le 4 mars dans le Journal of Geophysical Research par la NASA, les données relevées au spectromètre infrarouge de la sonde Cassini au niveau du pôle sud montrent un pouvoir calorifique de 15,8 gigawatts, soit environ 2,6 fois la puissance de sortie de toutes les sources d’eau chaude dans la région de Yellowstone, soit l’équivalent de 20 centrales thermiques fonctionnant au charbon.


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Selon Carly Howett, le principal auteur de cette étude

Le mécanisme capable de produire à l’intérieur la puissance la plus élevée que nous avons observée reste un mystère et défie les modèles proposés actuellement dans la production de chaleur à long terme.

L’activité se situe au niveau de quatre tranchées de 130 km de long et de 2 km de large au niveau du pôle sud d’Encélade ou tiger stripes ("les rayures du tigre").


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Cassini avait également détecté des matières organiques (riches en carbone) dans les panaches de gaz éjectées par le satellite. Ces éléments, conjugués à une source d’énergie marémotrice (due à l’influence de Saturne) et à la forte présomption d’un océan à l’état liquide sous la glace, font d’Encélade "un site d’un intérêt certain pour l’astrobiologique", selon Howett.

Dans une étude de 1988 consacrée à Europe, l’un des satellites de Jupiter, G. D. Crawford et D. J. Stevenson avait introduit le terme de "Premier océan" pour décrire les océans liquides qui se situaient sous la glace d’Europe, en comparant cette situation favorable à la vie à celle de la terre primitive. L’expression est aujour’hui utilisée pour Titan et Encélade, deux satellites de Saturne.


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Les conditions favorables à l’émergence de la vie, sont, apparemment, plus fréquentes qu’on ne l’imaginait. A quand la première détection de formes de vie extra-terrestres à l’intérieur de notre système solaire ?


Crédits photographiques : images NASA libres de droit.

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